Beschreibung
Cinq volumes, grand in-12 ; 18 x 11 cm (reliure) ; 1,4 Kg ; 648 (1), 652 (2) ; 596 (3) ; 536 (4) ; 574 (5). Quatrième édition, en partie originale. Les tomes 1 à 3 sont datés 1791, le tome 4 est daté 1790, probablement en raison d'une erreur du typographe, le tome 5 est daté 1792 et contient, en première édition, « Les voeux d'un solitaire avec un supplément » et « La chaumière indienne ». Nous savons qu'il ne s'agit pas d'une des nombreuses contrefaçons d'époque, car elle comporte, aux pages de titre, le papier filigrané « J.B.H DE St. PIERRE », destiné à éviter les fausses éditions. Reliure d'époque plein veau raciné marron, dos lisses ornés, pièces de titre rouges et de tomaison rouges. Titre, tomaison, ornements et filets dorés sur les dos. Tranches rouges. Une gravure en frontispice et une carte dépliante. Usures d'usage aux reliures, petits défauts sans gravité, l'intérieur en très bon état, sans rousseurs. L'ensemble est très solide et la reliure uniforme présente un bel aspect. Le « préambule » est particulièrement touchant à lire, car Bernardin exprime ses regrets de ne pas avoir siégé à l'Assemblée en raison de sa claustrophobie, qui l'empêche de rester dans une assemblée si les portes en sont fermées et s'il ne peut sortir au moment où il le désire. Il relate comment, pendant les émeutes de Paris, qui commencèrent après le départ de Necker, le 13 juillet 1789, lorsqu'on brûlait les bâtiments des barrières autour de Paris, qu'intra-muros l'air retentissait du bruit alarmant des tocsins qui sonnaient jour et nuit tous les clochers à la fois, et des clameurs du peuple qui criait que les hussards entraient dans les faubourgs pour y mettre tout à feu et à sang, Dieu, en qui il avait mit sa confiance, lui fit la grâce d'être tranquille. Il se résignait au pire, dans une maison isolée et dans une rue solitaire, à l'extrémité d'un faubourg. Mais quand le lendemain, après la prise de la Bastille, l'éloignement des troupes étrangères dont le voisinage avait causé tant d'alarmes, et l'établissement des patrouilles bourgeoises (sic), il apprit qu'on avait fermé les portes de Paris, et qu'on n'en laissait sortir personne, il lui prit alors la plus vive envie d'en sortir lui-même. Pendant que tous ses habitants se félicitaient d'avoir recouvré leur liberté, il comptait avoir perdu la sienne : il se tenait pour prisonnier dans les murs de cette vaste capitale ; il s'y sentait à l'étroit. Il ne rendit le calme à son imagination, que lorsqu'il eut trouvé, en se promenant sur le boulevard de l'Hôpital, une porte grillée, dont la serrure et les barreaux avaient été rompus, et qui n'était pas encore gardée ; alors, il s'en alla dans la campagne, où il fit une centaine de pas, pour s'assurer qu'il n avait pas perdu ses droits naturels, et qu'il lui était permis d'aller « partout terre ». Après cet essai de sa liberté, il se sentit tout-à-fait tranquille, et s'en revint dans son quartier tumultueux, sans se soucier depuis d'en ressortir. Il y a des accents rousseauistes dans la prose de Bernardin, injustement relégué à jouer les seconds rôles dans notre panthéon littéraire. Rien de tel que de lire ces textes dans leur livrée d'origine, un tableau historique à portée de la main, pour en saisir toute la saveur. Bestandsnummer des Verkäufers Lpds020116BDPedn
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