Reseña del editor:
A partir de sable et de cendres mêlés mais aussi d'un feu maîtrisé - le diable n'est pas loin -, ils fabriquent de la lumière que leur souffle modèle en objets précieux. Depuis la plus haute Antiquité, les verriers sont vénérés comme de véritables alchimistes. L'Ancien Régime ne s'y était pas trompé : alors que le peintre n'était qu'un tâcheron assujetti à une corporation, le musicien un simple domestique, l'homme de théâtre un bateleur excommunié, le verrier, lui, était anobli avec privilèges accordés par le roi. Au mitan du XIXe siècle, "l'énorme production moderne, l'obligation de faire vite et à bon marché, ont donné lieu à un grand nombre de produits industriels dans lesquels l'art fait trop souvent défaut". Et c'est pourtant dans ce contexte que quelques créateurs vont tout à coup faire d'un banal objet en verre " une oeuvre d'art à l'égal d'une statue, d'un tableau ou d'un joyau". On dit souvent d'Émile Gallé qu'il est l'homme par qui tout serait arrivé, en quelques années, dans la France de la seconde moitié du XIXe siècle, par qui le verre aurait dépassé sa seule qualité d'art utilitaire. Il a certainement été le plus grand inventeur dans le domaine, mais de nombreuses découvertes ou redécouvertes s'accumulaient déjà depuis des années, des idées faisaient leur chemin et d'autres préparaient la voie. Une révolution n'éclate pas par hasard. Il faut des circonstances scientifiques et industrielles, des convergences économiques et politiques internationales, qui permettent à un créateur de s'épanouir à un instant donné, dans un certain domaine précis, de surprendre le public et d'initier cette révolution qui emporte tout sur son passage - avec le cortège habituel d'imitateurs. Émile Gallé s'est trouvé au bon endroit, au bon moment, avec son génie, porté par une certitude et un sens aigu de la communication. D'autres ont pris le relais et, un siècle et demi plus tard, le monde vit plus que jamais à l'âge du verre. Le matériau a acquis de nouvelles lettres de noblesse, il n'est plus seulement accessoire, il est environnement total, au point que la puissance de son industrie ferait oublier qu'il est aussi un moyen d'expression artistique largement banalisé.
Contraportada:
LE VERRE. Art & Design, XIXe-XXIe siècles
Yves Delaborde
250 x 275 mm
748 pages
2670 reproductions
Reliure cartonnée sous jaquette en couleur. Deux volumes dans un coffret de luxe
ISBN 978-2-86770-190-0
250 euros
Parution fin octobre 2011
À partir de sable et de cendres mêlés mais aussi dun feu maîtrisé le diable nest pas loin , ils fabriquent de la lumière que leur souffle modèle en objets précieux. Depuis la plus haute Antiquité, les verriers sont vénérés comme de véritables alchimistes. LAncien Régime ne sy était pas trompé : alors que le peintre nétait quun tâcheron assujetti à une corporation, le musicien un simple domestique, lhomme de théâtre un bateleur excommunié, le verrier, lui, était anobli avec privilèges accordés par le roi.
Au mitan du XIXesiècle, « lénorme production moderne, lobligation de faire vite et à bon marché, ont donné lieu à un grand nombre de produits industriels dans lesquels lart fait trop souvent défaut ». Et cest pourtant dans ce contexte que quelques créateurs vont tout à coup faire dun banal objet en verre « une uvre dart à légal dune statue, dun tableau ou dun joyau ».
On dit souvent dÉmile Gallé quil est lhomme par qui tout serait arrivé, en quelques années, dans la France de la seconde moitié du XIXe siècle, par qui le verre aurait dépassé sa seule qualité dart utilitaire. Il a certainement été le plus grand inventeur dans le domaine, mais de nombreuses découvertes ou redécouvertes saccumulaient déjà depuis des années, des idées faisaient leur chemin et dautres préparaient la voie. Une révolution néclate pas par hasard. Il faut des circonstances scientifiques et industrielles, des convergences économiques et politiques internationales, qui permettent à un créateur de sépanouir à un instant donné, dans un certain domaine précis, de surprendre le public et dinitier cette révolution qui emporte tout sur son passage avec le cortège habituel dimitateurs. Émile Gallé sest trouvé au bon endroit, au bon moment, avec son génie, porté par une certitude et un sens aigu de la communication.
Dautres ont pris le relais et, un siècle et demi plus tard, le monde vit plus que jamais à lâge du verre. Le matériau a acquis de nouvelles lettres de noblesse, il nest plus seulement accessoire, il est environnement total, au point que la puissance de son industrie ferait oublier quil est aussi un moyen dexpression artistique largement banalisé.
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