Il en va du Pays de Salers comme de tant d'autres. Bien que nombreux soient ceux qui l'ont fui, ceux qui sont restés, malgré la dévalorisation que faisait peser sur leurs existences ce parisianisme qui gangrène depuis trop longtemps le vieil hexagone, ceux-là, habitants du Cantal en ce siècle vingt et unième, ont désormais choisi de s'accrocher ici, loin des lieux à la mode et de leurs Frasques. Et ils détiennent des ancrages aussi lointains que ces peintures posées au coeur des grottes magiques que leurs premiers découvreurs délaissaient à la belle saison pour des expéditions de chasse sur les hautes terres, en remontant un à un les affluents de la Dordogne, jusqu'à ce que les premiers meneurs de vaches ne viennent y dresser des pierres étranges, supplantés à leur tour par les Celtes qui installèrent les estives sur les pentes des volcans bien avant que Rome la toute-puissante n'y ordonnançât le pays arverne, si laborieusement soumis. Parmi ces influences immémoriales, il en subsiste de bien tangibles, telles le modelé du paysage ou la florissante cité médiévale que fut Salers, mais aussi de plus fines traces, comme celles embusquées dans les mots qui désignent ces repères naturels, contribuant à la part d'incarnation inhérente à toute chose nommée. Ainsi, en ce Cantal né de la racine préceltique can, naviguons-nous sans cesse d'un temps à un autre, fût-ce au fil de la Maronne issue de la Matrona gauloise, déesse protectrice des sources, et jusque clans l'ombre du Puy Violent qui ne tire son nom d'aucune querelle, mais sans cloute de l'occitan auvergnat puei bioulant, littéralement "puy meuglant", beuglant, peut-être du mugissement des vents d'hiver, peut-être de la voix ténébreuse des ancêtres des fiers bovins de Salers devenus l'une des meilleures races à viande du monde.
Frédéric Angot, Normand de souche, Cantalien par amour, photographie sa terre d'adoption depuis 2003. Aussitôt ses valises posées au coeur du Pays Vert, il a le déclic et entreprend un travail d'auteur en noir et blanc sur les paysages du Cantal. Sur cette terre inconnue, unique et attachante, l'oeil de cet autodidacte prend rapidement conscience d'une dimension où le temps n'a plus vraiment d'Importance. Il a publié Cantal, Terra Incognita aux éditions Créer en 2009 et Lumières d'Aurillac, aux éditions de la Flandonnière en 2012. Jean-Pierre Lacombe, après avoir été éleveur pendant vingt-cinq ans, se consacre aujourd'hui à l'écriture et à la photographie. Il a publié plusieurs ouvrages : Sentiers paysans (Cheminements, 2007) ; Maisons de paysans, mémoires de la Corrèze (Lucien Souny, 2008) ; Maisons paysannes en Limousin (Geste éditions, 2011) ; Brive et le pays de Brive, Regards sur un patrimoine (en collaboration, Loubatières, 2011) ; L'or sous la cendre (Les Monts d'Auvergne, 2012) ; Lumières d'Aurillac (La Flandonnière, 2012) et Quatre cents jours (Delatour-France, 2013). Son premier recueil de poésie, Lo dever del vaure (Le devoir de l'abîme), bilingue occitan-français, (Lo Chamin de Sent-Jaume, 2010) a obtenu le prix Jaufré Rudel.
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