DE BUONAPARTE, DES BOURBONS, ET DE LA NÉCESSITE DE SE RALLIER À NOS PRINCES LÉGITIMES, POUR LE BONHEUR DE LA FRANCE ET DE L'EUROPE. Suivi de deux réfutations, par MM. Bourg et Bail

CHATEAUBRIAND François-René, vicomte de (1768-1848)

Verlag: MAME Frères, Paris, 1814

Edition originale. Un volume in-8, 215 x 140 mm; 360 g; 87 pp, relié avec deux réfutations : « de l'Empereur Napoléon et du Comte de Lille », par E.T. Bourg, chez Delaunay et Plancher, 1815, E.O. de 65 pp, et « Rêveries de M. de Chateaubriant (sic), par M. Bail, chez Alexis Eymery, 1815, E.O. de 52 pp. Reliure demi-maroquin bleu (DODIN), dos lisse profusément orné de fleurs de lys et abeilles, au centre duquel un « N » entouré de lauriers montre clairement que le propriétaire qui l'a confié au relieur était bonapartiste. Reliure et corps d'ouvrage en très bon état. Des embellissements seront effectués gratuitement avant la livraison pour effacer les minuscules usures d'usage. Le 31 mars 1814, au lendemain de la capitulation de Paris, des affiches annoncèrent la parution d'un libelle : « De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos Princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l'Europe, par Fr. de Chateaubriand, auteur du Génie du christianisme, » etc. Écrit (en 1813) en faveur du retour des Bourbons sur le trône de France, publié un peu avant l'abdication de l'Empereur, ce texte célèbre est composé de trois parties. La première est un jugement féroce sur « l'étranger » Buonaparte, faux grand homme et despote, vrai parvenu, qui a affermi son pouvoir sur les ruines de tout un peuple. La deuxième partie tend à prouver la nécessité de rassembler les Français autour de leur souverain légitime et historique. Enfin la troisième partie - où l'auteur a du mal à se montrer convaincant - s'efforce de justifier la politique des étrangers alliés des Bourbons, qui s'apprêtent, d'ailleurs, à envahir le territoire français. Ce texte enflammé vaut aujourd'hui par sa vigueur polémique et ses qualités stylistiques, mais il montre aussi à quel aveuglement la haine, associée aux ambitions déçues, a pu conduire un homme intelligent et courtois. L'influence de « De Buonaparte et des Bourbons » sur l'opinion est avérée, et la virulence même des réfutateurs est à la hauteur du succès d'un écrit qui a certainement été l'un de ces signes de l'opinion qui ont influencé la décision du tsar quant au régime qui succéderait à l'Empire. Visionnaire, le verbe polémique de Chateaubriand n'en est pas moins critiqué pour ses exagérations et ses partis-pris. C'est que l'écrivain, en plus de chercher à assimiler les changements survenus avec 1789, aspire à la réconciliation nationale autour d'une figure pacificatrice et paternelle, partie intégrante d'une geste nationale qu'il se fait fort d'exalter au moment même où la nation semble la plus divisée. À travers lui, le royalisme s'emploie à reconquérir un patriotisme jusque-là laissé aux républicains en articulant comme nul autre liberté et légitimité, termes à priori antagonistes dans la France de 1814. Par la virulence des réfutations qu'on lui oppose, la parole polémique de Chateaubriand, telle qu'il la déploie dans « De Buonaparte et des Bourbons » donne la preuve de son importance et de sa résonance profonde avec les enjeux politiques du moment et ceux de tout temps. Mais la parole pamphlétaire permettra résolument à l'homme de lettres qui aura le plus incarné son temps de faire, comme il l'espérait, une entrée aussi remarquée que remarquable dans la carrière politique. Un petit texte célèbre d'un grand écrivain qu'il est indispensable de lire, puis de comparer aux libelles qui l'attaquent, avant de placer son dos orné et élégant dans les rayons d'histoire ou de littérature du bibliophile averti. Bestandsnummer des Verkäufers Lpds210430CbbNR

Bibliografische Details

Titel: DE BUONAPARTE, DES BOURBONS, ET DE LA ...
Verlag: MAME Frères, Paris
Erscheinungsdatum: 1814
Einband: Couverture rigide
Zustand: Très bon
Auflage: Edition originale