Reseña del editor:
Telle est donc la manière dont toutes les sciences, depuis les mathemata (avec ses branches, et on pourrait y ajouter la logique dont la fonction est d'enseigner à l'homme la manière de rechercher la vérité et d'éviter la fausseté), à la physique, à la métaphysique, à la psychologie (et on pourrait y ajouter la physiologie qui intervient aussi dans la détermination des puissances de l'âme) à la politique (qui les totalise pour ainsi dire) se tiennent et s'ordonnent, selon un logique implacable, pour conduire l'homme vers sa fin ultime : "le bonheur suprême". Il s'agit là d'une vraie philosophie des sciences qui les définit et les classe selon des critères déterminés (les principes de connaissance et les principes d'existence), qui leur assigne un commencement dans celles qui sont les plus abstraites et les plus faciles, un ordre précis qui est celui qui s'achemine des effets aux causes, ou des conséquences aux principes et "aux principes des principes", jusqu'à la cause première ou principe premier, et enfin qui leur fixe une fin ultime, savoir "le bonheur suprême" qui est le but de la vie humaine. C'est cette philosophie, avons-nous dit, qui semble manquer à al-Ihsâ', qui apparaît comme un traité orphelin. Mais à vrai dire, elle ne lui manque qu'en apparence ; car l'ordre qu'il suit et qui va de la langue, à la logique, aux mathemata avec leurs branches, à la physique, à la métaphysique, à la politique et ses dépendances, ne fait que reproduire en pointillé et avec des vides ici ou là, l'ordre qui est explicité avec détail dans Tahsîl et que nous venons de restituer.
Biografía del autor:
Abu Nasr Muhammad b. Tarkhan b. Awzalag al-Farabi est connu en Occident, au Moyen Âge, sous les noms d'Avennasar et d'Alfarabius. Bien que turc, il est le deuxième en date des grands philosophes hellénisants musulmans de langue arabe, après al-Kindi et avant Avicenne, qui lui doit beaucoup. Il fut appelé le « deuxième maître », Aristote étant le premier. Né en Transoxiane, près de Farab, Farabi aurait, jeune encore, accompagné à Bagdad son père, chargé d'une importante fonction militaire. Il aurait étudié la logique auprès du philosophe aristotélicien chrétien Abu Bishr Matta b. Yunus, et, lors d'un séjour à Harran, auprès du nestorien Yuhanna b. Khaylan, un tenant de l'école de philosophie alexandrine. À Bagdad également, il aurait étudié grammaire, mathématiques, musique et philosophie. Après un voyage en Égypte, il se fixa en 942 à Damas, à la cour du souverain hamdanide Sayf ad-dawla, shiite comme il l'était vraisemblablement lui-même, et qui hébergeait divers savants et hommes de lettres. Il mourut vers l'âge de quatre-vingts ans, après avoir accompagné Sayf ad-dawla dans une expédition. Malgré son admiration pour l'aristotélisme et ses efforts pour l'assimiler, Farabi, comme tant d'autres alors, était imbu de néo-platonisme : son système reste assez proche de celui des Ihwan as-Safa. Outre d'importants commentaires d'oeuvres du grand philosophe grec, Farabi a écrit sur la logique, la musique, la physique, la métaphysique et la politique. Citons entre autres : « Le Recensement des sciences », « Synthèse des opinions des deux sages » (Platon et Aristote), « De l'intellect » (analyse néo-platonicienne de la conception d'Aristote), « Sur la métaphysique d'Aristote », « De l'Un et de l'unité », « Des opinions des habitants de la Cité vertueuse », « La Politique », « De l'obtention du bonheur ».
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